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Anne de Guigné : "Plus je parle à Jésus, plus il me répond"


Anne de Guigné, une sainte qui ressemble à beaucoup de petites filles, et qui a aussi des qualités merveilleuses parce qu’elle a rencontré Jésus.


Le 14 janvier 1922 est la date d’une naissance. C’est celle d’une toute jeune fille qui est partie ce matin d’hiver, et qui est née au Ciel où elle a rejoint son père qui lui manquait tellement, et aussi Jésus, celui qu’elle a rencontré dans son enfance et qu’elle a si profondément aimé.


Quelques instants avant de mourir d’une grave maladie, sentant ses forces faiblir encore plus, Anne a dit ces derniers mots à la religieuse qui la veillait auprès de son lit :


- Ma sœur, puis-je aller avec les anges ?


- Oui ma belle petite fille, lui a répondu la femme


- Merci, ma sœur, oh merci ! a dit Anne avant de fermer les yeux pour toujours.


C’est l’histoire de cette très jeune fille que je vais te raconter aujourd’hui, celle d’Anne de Guigné. Sa mort dans la paix et l’amour du Seigneur, et malgré les souffrances de la maladie qui l’a emportée alors qu’elle n’avait que dix ans et demi, a fortement impressionné tous ceux qui la connaissaient. Sa mère, Madeleine, sa gouvernante, son petit frère, ses deux petites sœurs, mais aussi tous ceux qui ont été nombreux à venir la visiter et à prier pour sa guérison.


Anne est morte comme une sainte, c’est pourquoi l’Église catholique n’a pas hésité à la reconnaître vénérable. C’est ce qu’a proclamé le pape Jean Paul II, qui a dit d’elle qu’elle a pratiqué la vertu de manière héroïque…


Anne de Guigné était pourtant une enfant comme beaucoup d’autres. Elle avait ses qualités, mais elle avait aussi beaucoup de défauts. Elle était née à Annecy en 1911, le premier enfant d’une famille qui allait compter trois filles et un garçon, le petit Jacques qu’Anne appelait Jojo. C’est à la naissance de celui-ci, un an et demi seulement après celle d’Anne, que les choses se sont compliquées.


Anne n’a pas accepté l’arrivée d’un petit frère dont elle est vite devenue jalouse, parce qu’elle pensait que ses parents ne l’aimaient plus. Un jour, elle n’a pas hésité à donner un coup de pied à Jojo… Un autre, elle lui a jeté de la poussière dans les yeux qui ont fait pleurer très fort le bébé.


Anne avait un caractère difficile. Elle était gourmande et souvent désobéissante. Une fois, elle a faillit provoquer une grave catastrophe en voulant récupérer un sac de chocolats que sa mère avait dissimulé en haut d’une armoire. Sa maman s’en est rendue compte juste à temps, elle a rattrapé Anne par la taille alors qu’elle commençait à perdre l’équilibre, en risquant d’emporter l’armoire dans sa chute. Cela lui avait valu une correction bien méritée !


Anne était une petite fille coquette qui aimait se regarder dans la glace et qui se trouvait belle ! Elle avait les yeux couleur de noisette, un regard très lumineux et des cheveux blonds très fins qui couraient sur ses épaules.


Elle n’avait que trois ans lorsque la première guerre mondiale à éclaté. Son papa, qui était officier aux chasseurs alpins, ces soldats qui luttent dans les montagnes avec souvent les skis au pied pour se déplacer plus vite que l’ennemi, a été appelé pour aller se battre.

Cette guerre était terrible et faisait beaucoup de victimes. Le père d’Anne fut blessé gravement à trois reprises. À chaque fois, rapatrié dans son foyer, il passa des semaines de convalescence à être soigné.


Anne l’aimait tendrement et voulait absolument entrer dans la chambre de son père blessé par la guerre. Orgueilleuse, elle n’acceptait pas qu’on lui refuse parfois l’accès de sa chambre, parce qu’il fallait que celui-ci se repose.


C’était avant qu’éclate le drame qui allait transformer la vie d’Anne et de toute sa famille.


Reparti à la guerre, son père est mort en héros au combat. Juste avant d’aller à l’assaut, ses hommes l’ont vu faire un grand signe de croix.


C’est souvent dans les grandes épreuves que les grands caractères se révèlent. Dès la mort de son père qu’elle aimait tant, et jusqu’à la fin de sa propre vie, Anne va révéler des qualités d’amour exceptionnelles.


Elle qui ne cessait de pleurer son père a vite compris la souffrance de sa mère. Un jour, elle vient la voir et lui demande si elle, une petite fille de quatre ans, peut la consoler. C’est la réponse de sa maman qui va la faire profondément changer :


- Si tu veux me consoler, il faudra être bonne !


À partir de ce jour, Anne va devenir une petite fille sage, attentionnée et aimante. Comme l’a très bien dit le pape Jean Paul II, elle va pratiquer toutes les vertus que peut vivre un enfant :


Elle devient une enfant studieuse, qui met de plus en plus de cœur à faire ses devoirs même lorsqu’ils sont difficiles, compliqués ou ennuyeux. Quand c’est le cas, elle dit tout haut :


- c’est un cadeau que je fais au petit Jésus


Pour se rapprocher de Jésus, elle sait qu’il faut la propreté de l’âme comme des vêtements, comme des devoirs bien accomplis.


Elle devient une enfant généreuse et attentive aux autres. Elle renonce à se mettre en avant, et rend service à tous en déployant les trésors d’une très grande délicatesse de cœur. Un jour, Jacques casse sa poupée préférée. À sa maman, elle dit : « ne le grondez pas, il n’a pas fait exprès ».


Elle ne se plaint plus jamais. Malade à l’âge de 5 ans, elle doit suivre un régime sévère et manger des aliments qu’elle n’aime pas. Elle le fait sans broncher et confie un jour à ses parents au sujet de ses frères et sœurs : « je suis contente qu’ils ne mangent pas comme moi ! »


Pour la promenade et pour le jeu, elle demande toujours aux autres ce qu’ils ont envie de faire.


La nuit, elle recouvre sa petite sœur de sa propre couverture pour que celle-ci n’ait pas froid.


Quand elle apprend que la maman de sa gouvernante est malade et qu’elle ne dort pas bien, elle lui dit :


- je ne dormais pas cette nuit, j’ai demandé au Petit Jésus de faire dormir votre maman à ma place »


Elle prête ses affaires, comme cette jolie brouette que lui avait donnée son papa. Elle permet aux petits de jouer avec : « pendant ce temps, ils sont bons »


Elle ne dit jamais un mot méchant, elle est toujours prête à comprendre ceux qui font du mal et des péchés : « oh mon Dieu, pardonnez-leur, ils ne savaient pas ! »


Elle est une enfant docile, qui a compris que l’obéissance est une des plus grandes vertus de l’enfance. Quand sa mère ne consent pas à ce que souhaitent les enfants, elle lui donne tout de suite raison en disant :


- si Maman le défend, c’est qu’elle a une bonne raison


Elle aime faire des sacrifices qu’elle accomplit avec joie et sans tristesse. Un jour, à un repas de mariage, elle se prive des gâteaux qu’elle aime le plus.


Elle comprend le bien que fait une parole ou une action charitable. Quand elle rencontre un pauvre dans les rues d’Annecy, elle demande qu’on lui donne de l’argent. Les pauvres ne tiennent-ils pas sur la terre la place de Jésus ?


Que s’est-il passé pour que cette petite fille connaisse une telle transformation ?


Anne a compris comment il faut faire pour aller au ciel. Elle a rencontré Jésus dans son cœur, celui qui s’est révélé au monde comme un petit bébé dans une crèche avant de mourir sur la croix par amour pour nous tous. Sa passion pour lui va grandir en elle chaque jour un peu plus. Anne a compris que Jésus nous a donné sa vie, qu’il a souffert pour nous, et que cet amour est ce qu’il y a de plus beau et de plus fort au monde.


Elle n’est qu’une petite fille quand elle dit :


- Je veux imiter le petit Jésus. Pour copier mon modèle, l’enfant Jésus, je veux à la fin de la journée compter des victoires.


Ces victoires, elle les gagne contre ses défauts qu’elle connaît déjà bien. Elle sait qu’ils empêchent Jésus de grandir en elle.


Alors elle prie beaucoup. Elle apprend tout au catéchisme où elle trouve toujours les bonnes réponses. Un jour, une enfant dit d’elle : « cette petite fille sait donc tout ! ».


Tout est pour Anne l’occasion de se rapprocher de Jésus et de lui manifester son amour : en chemin, elle aime cueillir une multitude de fleurs pour le petit Jésus en disant :

- il faut tout offrir au bon Jésus, il faut beaucoup aimer le Bon Jésus et tout faire pour son amour.


Elle n’a pas encore 6 ans quand elle veut recevoir la 1ère communion. Le prêtre qui échange avec elle pour vérifier si elle n’est pas trop petite, est étonné par la sagesse de ses réponses. Il dit à la mère d’Anne : « non seulement elle est prête, mais je souhaite que vous et moi le soyons toujours autant »


Anne change avec le temps et prie de plus en plus parce qu’elle explique un jour que « plus je lui parlerai, plus il me répondra ! »


Elle va communier presque tous les jours et veut garder son cœur pur pour Jésus.

Quand elle le prie, elle lui parle très souvent : elle lui dit qu’elle l’aime. C’est ce qu’elle confie à sa maman, en ajoutant : « je lui parle de vous, des autres, pour que Jésus les rende bons. Je lui parle surtout des pécheurs. Et puis, je Lui dis que je voudrais le voir ».


Anne est déjà attirée par le Ciel, là où son Papa l’attend déjà.


Quand elle prie ou qu’elle est à la messe, tous remarquent sa façon de se recueillir. On voit qu’elle est intensément en présence de Dieu. Un jour, une femme dira d’elle : « quand on l’a vue, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de Dieu »


Quand on lui demande de prier pour un pécheur, elle a cette réponse qui en dit long sur son intimité avec Dieu : « je m’arrangerai ».


Anne se sent aussi très proche de la Vierge Marie, et elle sait que c’est par elle qu’on arrive à Jésus.


Lorsqu’elle atteint l’âge de dix ans, on voit que sa prière se transforme en longs temps de silence et de contemplation. Elle dit qu’elle regarde Jésus, et qu’elle voit son Père à travers Lui. Dieu, elle le connaît, elle sait qu’il est infiniment bon.


Un jour, elle dit à sa Maman que Jésus lui parle aussi :


- Il me dit qu’il m’aime beaucoup ! Que c’est bon Maman ! Que je suis heureuse ! Le Bon Jésus me dit qu’il m’aime beaucoup, plus que je ne l’aime.


Une autre fois, elle a cette parole étonnante à sa gouvernante: « je crois que nous ne sommes pas loin d’obtenir ce que nous demandons »


Nous sommes au mois de décembre 1921, quelques jours avant Noël. Anne se plaint d’avoir mal à la tête. Au bout de quelques jours, la maladie devient si forte qu’elle doit rester tout le temps couchée.


La fête de Noël passe, puis le jour de l’An. La santé d’Anne ne fait qu’empirer. Le médecin recommande qu’on lui donne des bains qui sont très douloureux. Mais Anne ne se plaint pas et accepte le traitement : « Si le Bon Dieu le veut, je crois qu’il m’en donnera la force »


De plus en plus malade et souffrante, elle dit à sa mère : « oh ! Maman, comme je suis heureuse ! si c’est comme ça, je veux bien souffrir encore »


Les amis, les voisins viennent la voir à son chevet. Ils expriment leur admiration pour le courage et la paix de cette petite fille de dix ans et demi. Quand sa Maman vient lui dire tout le bien qu’on dit d’elle, elle lui répond :


- oh Maman, si je suis bonne, c’est que vous m’avez bien élevée !


À sa gouvernante ou une religieuse qui la veillent, elle s’inquiète qu’elles se fatiguent trop et les invite à aller se reposer.


Quelques jours avant sa mort, elle dit à sa mère qu’elle voit son ange gardien :


- je le vois Maman, tournez vous, vous le verrez aussi »


Elle est tout près du Ciel. Si près qu’elle le voit déjà dans son cœur et dans son âme. C’est ce qu’elle confie à son frère et à ses sœurs :


- Jojo, Léleine, Bébé, venez voir, mais venez voir comme c’est beau !


Nous sommes le 14 janvier 1922. C’est un samedi matin, dans la belle maison de Cannes où la famille vient toujours pour les vacances.


Comme il est encore très tôt et que sa Maman se repose, une religieuse est assise contre le lit d’Anne qui retourne son joli visage vers elle et lui pose cette question :


- Ma sœur, puis-je aller avec les anges ?


- Oui ma belle petite fille, lui répond la femme


- Merci, ma sœur, oh merci ! dit Anne avant de fermer les yeux pour toujours.


Les anges sont venus la chercher. Ils l’ont emmenée au Ciel où je ne doute pas qu’elle a retrouvé son papa, et qu’elle est tout près de Jésus.


Cela fait tout juste 100 ans qu’Anne est partie. Sur terre, ceux qui l’ont connue ont été tellement impressionnés par son histoire qu’ils l’ont transmise à ceux qu’ils aimaient, qui l’ont racontée à leur tour autour d’eux, et c’est mon tour aujourd’hui de te la raconter.


Anne est un modèle, une enfant comme une autre, avec ses qualités et ses défauts, ses joies et ses peines, dont une a été si grande qu’elle a été pour elle l’occasion de rencontrer Jésus. Si toi aussi tu as des rêves, des joies, des désirs mais aussi des peines, tu peux la prier et lui demander de venir à tes côtés. Certainement, Jésus sera heureux de la confier à ton cœur.


Voilà. C’est la fin de l’histoire de la vie d’Anne de Guigné que j’ai eu la joie de te raconter.


J’espère que cette histoire t’a plue et qu’elle t’a donné envie de suivre un modèle comme Anne.


Avant de se quitter, je te donne rendez-vous pour un prochain épisode de Telio, le podcast qui raconte la vie des saints aux enfants. Car Telio, c’est un nouvel épisode deux fois par mois (chaque semaine), une nouvelle histoire pour t’inspirer, t’accompagner et te faire rêver. À bientôt !

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